La dédicace de Marie NDiaye

Nous étions dans un café avec notre amie V. quand J. m’a fait remarquer que Marie NDiaye venait de s’installer à la table derrière nous. Nous lui avons dit bonjour quand nos regards se sont croisés tout en sachant que pour elle, nous étions juste trois inconnus. C’était curieux de coïncider dans le même café quand nous attendions tous l’heure du débat.

Juste avant d’entrer dans l’espace des débats, V. nous a quittés. Nous nous sommes installés à côté du buste, à la première rangée. Le public a bien apprécié l’humour de Jean-Yves Cendrey, qui présentait son livre La France comme ma poche. Nous étions un peu distraits, car nous dessinions le visage de la belle écrivaine. En tout cas j’étais distrait ; on sait que les hommes sont plutôt mono-perceptifs. J’ai bien aimé le rythme lent et précis de Marie NDiaye. Elle prend son temps pour bien répondre avec les mots les plus pertinents.

A la fin du débat, pendant que les personnes qui voulaient une dédicace faisaient la queue, nous sommes allés dire bonjour à un modèle – arrivé juste après le début de la rencontre avec ses parents – qui m’a permis de faire une de mes meilleures oeuvres. Je publierai bientôt les images de la sculpture.

Nous avons abordé Marie NDiaye quand tout le monde était parti. Nous étions heureux de pouvoir partager avec elle un des dessins que nous avions réalisés d’elle, et de lui parler de notre projet d’exposer les écrivains qui nous interpellent pour « donner un visage » aux auteurs des idées qui nous semblent importantes pour notre époque.

C’était difficile de savoir ce que l’écrivaine a pensé de se voir représentée en trois dimensions. Elle regardait avec attention son buste. Elle nous a dit qu’elle l’avait déjà vu sur Internet. Nous étions tellement joyeux d’avoir pu partager un moment avec cette écrivaine, qu’on sortant de la librairie l’alarme s’est mise à sonner… Nous nous sommes regardés et nous avons éclaté de rire : évidemment nous avions pris le livre de Marie NDiaye pour lui demander une dédicace et nous avions oublié de le payer. Heureusement, les libraires nous connaissent bien (invités par Christian Thorel, le directeur, nous avons souvent exposé des bustes d’écrivains à Ombres blanches) et ils n’étaient pas trop surpris de notre étourderie.

Nous allons lire tranquillement ce soir le livre La Cheffe, roman d’une cuisinière.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

+ 1 = 11