Victor Hugo
2019
Bronze 8 exemplaires (deux vendus)
Mi-avril 2019, les artistes se rendent à la fonderie pour procéder à l’étape finale : la patine du bronze. Celle-ci s’effectue à l’aide d’un chalumeau permettant de fixer les couleurs. Coïncidence étrange, le buste de Victor Hugo subit l’épreuve du feu, tandis que la cathédrale que l’écrivain a immortalisée dans son roman Notre-Dame de Paris est encore fumante du gigantesque incendie qui l’a ravagée la veille au soir.
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Un buste en rouge et noir
Le portrait de Gérard donne à voir la lutte entre obscurité et lumière révélatrice de l’œuvre de l’écrivain.
Qu’exprime le buste ?
Gérard Lartigue : « Ce visage était difficile à sculpter… Sur la plupart des photos, le jeune Hugo apparaît dans des poses artificielles et des expressions forcées. Plus âgé, son physique ne semble pas coller à sa force intérieure. C’est quand il arrive à la maturité que son regard prend toute sa dimension. Dans l’œuvre, la tête s’incline légèrement vers l’avant sans pour autant signifier un quelconque pessimisme. Ce sont la force et la volonté qui s’expriment là. Des yeux cachés mais scrutateurs voient plus loin que la réalité. Autour d’eux, les cernes et les rides servent de cadre charnel, pour mieux contraster avec la profondeur de son esprit. Pour moi, les êtres humains fabriquent leur visage tout au long de leur vie. »
Que représente la présence des initiales V et H à la base de l’œuvre ?
Gérard Lartigue : « Victor Hugo a aussi construit son nom. Il a basé sa renommée sur ce nom, et il aimait répéter ses initiales, dans ses dessins par exemple. Son identité, sa structure reposent sur ces deux lettres. Le V est une lettre qui fonce telle une flèche. Le H représente une structure solide, stable. »
Comment la patine a-t-elle été choisie ?
Juliette Demarbre : « La patine est noire avec des éclaboussures de rouge. Ce sont les deux couleurs fétiches de Hugo*. Elles rappellent le feu qui a dévoré Notre- Dame, en même temps que le feu créateur de l’écrivain engagé du XIXe siècle.
Dans Notre-Dame de Paris, lorsqu’il présente Quasimodo, Hugo écrit : “La grimace était son visage.” Ici, nous avons au contraire un visage structuré mais fluide, sombre et puissant. »
Avis d’une universitaire spécialiste du XIXe siècle :
Je n’aime vraiment ni la tête de Hugo jeune, ni ses représentations traditionnelles en grand-père bienveillant. Ici le sculpteur a parfaitement saisi la manière dont je l’imagine : Hugo comme auteur des Misérables et des Contemplations, terriblement profond et profondément humain.
Agathe Lechevalier-Novak
* « Rouge : Victor Hugo ou la couleur en perspective », Stéphanie Boulard, Polysèmes (en ligne), 14. URL : http://journals.openedition.org/polysemes/1439
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Ci-dessous l’œuvre originale en argile. Une fois cuite, elle a été vendue à un collectionneur et sculpteur, François V.
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