art content-pour-rien

Notre société a une tendance marquée à mélanger l’art et les loisirs. Les médias ont tendance à mettre les deux domaines dans le même espace médiatique, comme si l’art servait à « distraire », à « divertir », à amuser : on le place dans la section « spectacles ». Même si dans l’art il y a des oeuvres qui font partie du spectacle, comme les arts vivants (performing arts), la peinture et la sculpture appartiennent à un ensemble bien différent où la contemplation est un élément central, absent dans le monde du spectacle. 

L’art dit « contemporain » est le fruit de cet amalgame. Des oeuvres plus proches du théâtre par leur nature temporelle, de présence, de spectacle, se font passer aujourd’hui pour des objets d’art susceptibles d’être vendus (c’est comme si l’on pouvait vendre une pièce de théâtre au lieu de vendre des entrées). Cet « art contemporain » a ainsi pris l’espace des galeries et des musées qui appartenaient aux peintres et aux sculpteurs. Parfois il s’agit vraiment d’art, mais en tant qu’art du vivant, du présent, du spectacle ; il devrait donc être représenté dans un théâtre, ou dans la rue, ou sur une place publique. Sa rétribution commerciale devrait passer par un billet d’entrée, en non par la vente d’un concept. Vendre l’urinoir de Duchamp… absurde ! Mais vendre un billet pour aller voir cet objet (tout urinoir ferait l’affaire) dans un espace décontextualisé (dans les WC cela n’aurait aucun intérêt puisqu’il s’y trouve déjà), pourquoi pas. Ou dans un musée une fois que l’événement est devenu historique. 

C’est un point de vue…

Points-de-vue-Lartigue

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