(ARTICLE DE LA POÉTESSE)
Post-confinement. Comme pour nombre d’entre vous, les semaines passées nous ont apporté de tristes nouvelles. Des êtres proches ont disparu. Nous avons traversé l’angoisse en puisant dans les œuvres laissées par les générations antérieures la sagesse et la force nécessaires pour mieux comprendre notre présent.
La beauté intemporelle d’une œuvre d’art a une espèce de message codé qui nous libère du bruit médiatique et de l’univers anxiogène que nous traversons. Grâce à elle, nous observons la réalité avec un horizon plus vaste et une perspective différente. Nous oublions la peur et la peine, nous célébrons la création humaine.
Nos vies, nos créations se nourrissent de ces œuvres.
Pendant cette période de confinement, j’ai relu, comme beaucoup, La Peste de Camus. Il évoque l’ambiance morne et banale, le caractère non exceptionnel du fléau. Les habitants de la ville d’Oran, tous enfermés ensemble, perdent peu à peu leur capacité de ressentir, cette déshumanisation touche au plus intime, à la capacité d’aimer même…
Yasmina Reza, quant à elle, se bat contre la fuite du temps, tente désespérément de le retenir dans son récit Hammerklavier :
« Pourquoi suis-je attachée à ce livre et pas elle ? Parce que moi je connais sa valeur dans le temps. Je connais l’extension du livre. Le livre est passé et avenir. (…) Le livre est déjà cruel, il est déjà perte, déjà il raconte un monde envolé. Chaque jour il me blessera davantage. Chaque jour, il me dira que nous ne sommes plus. » Yasmina Reza
Dans les temps secoués que nous vivons, où le confinement nous ralentit tandis que s’accélèrent les catastrophes, se plonger dans ce patrimoine littéraire redonne forme et sens aux instants présents.
Nous, couple d’artistes, le sommes parce que l’art permet d’examiner les rapports entre le monde et nous. Par l’exploration méticuleuse des sens, des sentiments et de l’esprit, nous donnons forme à notre environnement et, dans le même mouvement, à nous-mêmes.
Dans les périodes de crise comme celle que nous traversons, cheminer avec l’art, toujours porteur d’un souffle nouveau, permet de garder un cap.
« L’art est une garantie de santé mentale. » Louise Bourgeois
Pendant cette période de confinement, Gérard a repris la peinture, délaissée depuis plus de dix ans. Six toiles ont vu ou revu le jour. Et dès que le printemps a ramené lumière et chaleur à l’atelier, il a repris la pierre. Six sculptures entamées avant l’hiver sont achevées.
Ses œuvres sont exposées sur le site Rise Art.
Ces nouveaux espaces d’exposition que sont les galeries en ligne vous permettent de découvrir tranquillement le fruit de son travail, pierres et toiles encore chaudes de la lumière de l’atelier.
Notre galerie en ligne réalise aussi un beau travail d’information par des interviews d’artistes, ou des conseils aux nouveaux collectionneurs.
Un moyen de nous soutenir pendant cette période particulière est d’aller rendre visite à l’exposition de Gérard sur cette galerie en ligne, et de le « suivre » (il aime bien se faire « suivre » 😉 ).
Juliette Demarbre
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