La revue AREA a lancé une enquête aux artistes. Elle est déjà publiée (numéro 32).
Voici ma réponse :
1. En choisissant d’être artiste, j’ai renoncé au confort, à la vie facile, aux trajets bien tracés, au vide spirituel. Je me suis donc engagé à découvrir les zones d’ombre de notre société et à les imprimer dans la matière. Cela impliquait un renoncement total à la forme de vie que je menais. L’art est, comme tout le monde le sait, exigeant. C’est une forme de vie, pas une activité. Ceux qui décident de créer ont du mal à garder une autre activité.
2. Pour réussir à entrer dans le monde artistique, il est indispensable que l’artiste s’engage pleinement dans un chemin d’honnêteté avec lui-même. L’artiste vit immergé dans son univers. Il ne peut pas faire de compromis avec le quotidien, avec les questions pratiques, utilitaires. Si son engagement avec le monde de l’art n’est pas total, son œuvre risque d’être fausse.
3. L’art ne peut être au service de rien. L’essence de l’art est une liberté totale. Liberté entendue comme « faire ce que l’on doit faire« . Cela ne veut pas dire que l’art ne puisse pas servir une cause, ce qui arrive souvent, mais il ne doit pas être au service de la cause.
Une cause externe peut influencer mon expression artistique. Un artiste est une espèce d’antenne qui perçoit son époque avec une sensibilité accrue ; les causes importantes seront toujours une source d’inspiration. Actuellement l’art subit souvent l’influence de ce vide de valeurs et de manque de sens qui nous entoure. Une belle cause est celle de lutter pour un retour à l’esprit critique, aux Lumières.
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