Les bustes de sept héros de l’Aéropostale et d’une aviatrice sont exposés à l’Hôtel du Grand Balcon, à Toulouse (à côté du Capitole, 8-10 rue Romiguières) jusqu’au 30 septembre. (Exposition prolongée jusqu’au 12 octobre).
Ceux qui connaissent l’histoire des pionniers de l’Aéropostale savent que parmi d’autres, Saint-Exupéry et Jean Mermoz séjournaient dans cet hôtel au début du siècle dernier. On peut encore aujourd’hui passer une nuit dans la chambre que l’écrivain du Petit Prince, de Vol de Nuit et de Terre des Hommes occupait.
Guillaumet est resté célèbre pour son aventure dans les Andes, où il a réussi à survivre après cinq jours de marche dans la neige suite à la panne de son avion dans la cordillère : « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait », a-t-il dit à Saint-Exupéry lorsqu’on l’a retrouvé.
Didier Daurat, leur chef, figure marquante de l’Aéropostale, s’occupait d’embaucher, d’encourager, de former les aviateurs.
La mort de Saint-Exupéry me semble une tragédie grecque. En 1998 on retrouve la gourmette de « Saint-Ex » dans les filets d’un pêcheur, et trois ans plus tard on remonte les morceaux de l’épave. Le pilote de chasse de la Luftwaffe qui a tiré sur l’avion d’observation Lightning P-38 le 31 juillet 1944 ne savait pas qu’il était en train d’abattre l’écrivain Saint-Exupéry, qu’il admirait depuis sa jeunesse et dont les récits ont suscité sa vocation de pilote. Les livres de Saint-Exupéry ont donc créé le « personnage » qui allait lui donner la mort. La mort s’infiltre dans son destin à partir de ses propres textes. Le pilote allemand a appris il y a une quinzaine d’années, à l’âge de 88 ans, l’identité du pilote qu’il avait abattu lors de la Seconde Guerre mondiale.
En réalisant ces bustes, j’ai appris à admirer le sens du devoir que ces aviateurs possédaient. Ils avaient compris l’importance de faire ce que l’on doit faire dans la vie (action qui est peut-être l’essence même de la liberté). Ils devaient faire parvenir le courrier d’un point de la Terre à un autre. C’est tout. Et ils étaient prêts à donner leur vie pour accomplir leur mission. Leur travail était plus qu’une passion.
Aujourd’hui, on a la possibilité d’envoyer simplement un sms pour communiquer, les satellites s’occuperont du transport (c’est le même effort technologique pour envoyer un message à la personne d’en face, quand on ne veut pas se lever pour lui dire quelque chose, que pour l’envoyer à quelqu’un à l’autre bout de la planète). À l’époque il fallait compter sur ces aventuriers courageux pour faire arriver nos mots d’un continent à un autre. Ils l’ont souvent payé de leur vie. Mais les mots voyageaient.
Nous remercions le directeur de l’hôtel, Monsieur Okda, qui accueille les œuvres au bar du rez-de-chaussée, près des immenses photos des aviateurs.
Un vernissage aura lieu le jeudi 28 septembre. J’en reparlerai en temps voulu.
Le site de l’hôtel : http://grandbalconhotel.com/fr/
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