Nous sommes très contents d’avoir réalisé ce monument pour la mairie de Ceyreste. Ils nous ont reçus avec une grande cordialité. Grâce à la communication avec Laurent Marie, Directeur Général des Services, avec l’aval de Monsieur le Maire, communication tournée vers la créativité, toujours amicale et pleine d’humour, nous avons pu concevoir l’œuvre en prenant des risques, ce qui est rare pour ce genre de projet. Pour la base qui soutient le buste, nous avons été heureux de nous laisser aller vers une organisation chaotique des éléments. La conception de la pile de livres a évolué énormément au fil des mois.
À la Fonderie de Bronze Lauragaise, nous savons que nos projets peuvent atteindre un degré élevé de réalisation grâce à l’effort de tous. Merci Clarisse pour le choix de la base de la patine, qui correspond parfaitement bien à l’environnement du monument. J’en profite pour remercier Frédéric et Stéphane pour une ciselure incroyable et pour l’assemblage complexe des livres, Claude pour la préparation des pièces pour la coulée, Clément et Jeoffrey pour la cire, et bien sûr, Nicolas Parc qui a tenu en main toute la réalisation du bronze dans cette belle entreprise qu’il dirige.
Pour arriver à capter l’esprit de Jean d’Ormesson, j’ai travaillé depuis la première seconde avec la complicité de la Poétesse.
Monsieur le Maire et le Directeur Général des Services nous ont présenté Mesdames Françoise et Héloïse d’Ormesson, qui nous ont fait l’honneur de nous témoigner leur reconnaissance devant le monument consacré à leur époux et père respectivement. Je voudrais les remercier d’avoir soutenu sincèrement le projet depuis le début.
Sur cette vidéo de 13600 TV on peut écouter au début (les 90 premières secondes) la voix de Jean d’Ormesson et une petite interview de sa veuve et de sa fille lors de l’inauguration. Pour voir la sculpture, au moment du dévoilement, on peut aller à la minute 2:30.
Bientôt je publierai le processus de création de l’œuvre, dès les premières ébauches jusqu’à la patine finale à la veille de l’inauguration. Ce monument a été réalisé dans un temps record. Même si je le dis chaque fois que je fais couler une œuvre à la Fonderie de Bronze Lauragaise, je le répète : ils ont fait un travail magnifique ! Les contraintes techniques ont été spécialement importantes : la sculpture pèse plus d’une demi-tonne. L’assemblage des livres, certains atteignant les 50 kg, a signifié une prouesse de soudure et de renforcement avec des tiges cachées en acier inoxydable. Le transport, la sortie de l’œuvre du véhicule et son placement sur la dalle de béton nous ont provoqué quelques frayeurs. Mais tout s’est déroulé impeccablement.
Quelques extraits de mon discours :
« Une sculpture de cette envergure implique un travail d’équipe… »
« …d’abord, la mairie de Ceyreste, qui est à L’INITIATIVE du projet. Monsieur le Maire et le Directeur Général des Services, accompagnés de leur équipe ont eu l’idée de placer l’art, à la fois la sculpture et la littérature, au CENTRE DE L’EDUCATION »
« …la Fonderie de Bronze Lauragaise (…) a accepté le DÉFI de réaliser une oeuvre si importante en très peu de temps, avec des DIFFICULTÉS MAJEURES »
« Quel est le POINT COMMUN entre tous les participants du projet ? Je pense que c’est une croyance profonde dans le fait que la FORME fait de la matière le RÉCEPTACLE de quelque chose qui nous DÉPASSE. Et qu’on peut appeler « beauté ». La forme est peut-être le PONT entre l’esprit et la matière. »
« Voilà ce que cette sculpture représente : le LIEN que les humains cherchent depuis toujours entre leur PASSAGE temporel et matériel sur Terre et un ORDRE IMMATERIEL, qu’on appelle spirituel, qui nous dépasse tous ici présents. Nous sommes tous devenus, vous, la famille de l’écrivain, nos élus, les techniciens… tous !… nous sommes devenus L’OUTIL qui a permis que le regard de cet homme échappe au temps. »
« Jean d’Ormesson était déjà immortel grâce à ses mots ; à travers cette sculpture, il devient aussi immortel dans la matière. »
« Les enfants de cette école auront la sensation de connaître l’écrivain. Quand ils le liront, ils sauront qu’un regard pétillant et plein d’espoir est derrière chaque mot. »
« Je voudrais finir par une petite anecdote : au moment d’assembler les derniers livres, on a entendu un bruit à l’intérieur de la sculpture. Quand on donnait un petit mouvement à la masse générale, un bruit de métal libre répondait. On s’est rendu compte que c’était le crayon de l’écrivain : la pointe du crayon touche à peine la feuille sur laquelle il écrit. Un petit MOUVEMENT IMPERCEPTIBLE crée un BRUIT METALLIQUE. Pour nous, c’était la métaphore de l’écrivain qui continuera à écrire pour toujours. »
Images de l’œuvre (cliquez ici)
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